les chaussures à réaction 3, je suis un imposteur

je suis un imposteur
Je suis un imposteur

Suite de “les chaussures à réaction 1 : le semi-marathon“. puis de « les chaussures à réaction 2, les chaussures  » Je t’encourage à lire le premier et le deuxième épisode avant de commencer celui-ci

Que se passe-t-il à la cantine ?

Comme d’habitude, je me sers bien à la « cantine« . J’ai une faim de loup, course et absence de cigarette m’ont ouvert l’appétit. Vous me croirez si vous le voulez, mais j’en laisse la moitié. La bouchée suivante refuse d’entrer dans mon gosier. Si je force l’entrée, un écœurement me saisit et je dois recracher. « Je vois que tu te modères aussi sur la nourriture, c’est très bien. Avec la fumette, le surpoids est un frein aux performances sportives. Il faut que tu tiennes tes bonnes résolutions. Si je peux t’y aider, n’hésites pas.  » J’ai envie de lui dire au sujet de mes chaussures. Je sens bien que ce sont elles qui me brident. Je suis un imposteur mais il va me prendre pour un débile si je lui raconte ça !

Suis-je possédé ?

Je décide de tenter une expérience. Le lendemain matin, j’arrive comme d’habitude avec mes chaussures de ville. Au moment de la pause, Je me surprends le paquet de cigarettes à la main, prêt à en sortir une. A l’aide d’un effort extrême de ma volonté, j’arrive à interrompre mon geste pour enfiler mes chaussures de course. L’effet est immédiat, je ne peux plus attraper de clope et mon envie disparaît. Le midi, lors du repas je renouvelle l’opération. Même conséquence, je ne termine pas mon assiette. Je frôle l’incident diplomatique avec la patronne qui pense que je n’apprécie plus sa cuisine. Je déploie tout mon talent commercial pour lui expliquer que ses plats sont toujours aussi exquis mais qu’un méchant virus gastrique a dû me cibler. J’ai maintenant la preuve que mes chaussures de sport sont possédées. Elles dirigent carrément ma vie peut-être pour mon bien ?

Je pète le feu

Trois mois que je ne change plus de chaussures. Elles sont devenues beaucoup moins présentables contrairement à moi. J’ai perdu dix-neuf kilos et je cours maintenant comme un lapin. Nicolas reste bien meilleur, mais il est admiratif des performances que j’affiche. « Je ne te connaissais pas avec une telle volonté, chapeau bas ! En plus, je reconnaît que loin d’être un handicap pour l’équipe, tu es maintenant un atout. » S’il savait d’où je tire ma détermination, il ne me croirait pas. Je n’arrive pas à lui avouer qu’en réalité, je suis un imposteur. »Notre défi est dans une semaine, nous avons une bonne chance de bien figurer. Continuons notre programme sans en rajouter. Nous devons être au top. « 

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une journée sans mon soutien

« Julie, je ne trouve pas mes baskets ! Sais-tu où elles sont ? » Je cherche depuis cinq minutes, je les avais déposées à l’endroit habituel, elles ont disparu. « Ah oui ! Je les ai mises dans la machine à laver. Je ne sais pas comment tu fais pour les garder tout le temps aux pieds, elles empestent à dix mille kilomètres autour ! Une horreur. Elle seront sèches pour ton dernier entraînement avant la course, ne t’inquiète pas. » Elle a raison pour l’odeur, mais j’ai peur du déroulement de ma journée sans leur soutien. En trois mois, on prend des habitudes. Aucune cigarette ne m’a tenté, un bon premier pas. Le repas du midi reste raisonnable, de toute façon, la patronne a arrêté ses doubles doses depuis longtemps. Elle ne supportait plus que mon assiette ne soit plus torchée, prête à resservir. Tout va bien, je ressens cependant un léger manque.

C’est la catastrophe !

Ce matin, nous nous préparons pour la dernière fois avant l’épreuve de dimanche. La confiance règne, nous avons tous progressé et le coach Nicolas est content de nous. J’enfile mes chaussures et ce qu’inconsciemment je craignais, arrive. Je ne ressens plus leur présence. C’est la catastrophe, je ne vais jamais pouvoir assurer et la supercherie va être découverte, je suis un imposteur, ce n’est pas vraiment moi qui courrait, mais mes chaussures qui m’emmenaient ! J’arrive cependant à donner le change, aucun de mes collègue ne se rend compte de ma sous-performance. Je dois trouver une solution et vite. Un prétexte d’une course en ville et je m’échappe du travail pour filer et retrouver mon magasin.

Je suis un imposteur

J’arpente le quartier dans tous les sens, impossible de le retrouver ! Je me remémore mon achat, je suis pourtant bien dans la bonne rue. C’est la panique ! Je vais tout avouer à Nicolas, je ne peux plus participer, jamais je ne vais pouvoir assurer. Il m’écoute avec attention. « Tu me dis que depuis trois mois, tu n’as pas progressé parce que c’étaient tes chaussures qui te poussaient à agir, tu n’es qu’un imposteur, et maintenant elles ont perdu leur pouvoir, c’est bien ça ? » « Je dois avouer que c’est difficile à avaler mais pourtant la stricte vérité. » « C’est normal, tu es un peu nerveux pour cette première épreuve mais tu vas voir tout se passera bien. Un dernier conseil, ne te couche pas trop tard et rendez-vous une heure avant le départ. » Il ne m’a pas cru !

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Je vais être démasqué !

Il ne reste que vingt minutes avant le départ. Nicolas nous explique encore une fois notre tactique de course. Nous avons fière allure dans nos tenues aux couleurs de la concession. Pour pimenter l’épreuve, nous constatons qu’une équipe d’un constructeur concurrent s’aligne au départ. Il n’est pas question de finir derrière eux ! « Je pense que je ferais mieux de ne pas courir, je vais vous ralentir ». « Il n’en est pas question ! Vu ton niveau, tu seras même un de nos moteur, et ton histoire de chaussures enchantées ne tiens pas la route, c’est quand même toi et tes jambes qui font avancer le bonhomme. » J’aperçois soudain, parmi les spectateurs, mon vendeur baba-cool !

Et tout ça malgré moi !

Je me rue sur lui. « Il faut me sauver, les chaussures ont perdu leur pouvoir, ils vont découvrir mon imposture ! » Il me regarde avec un sourire niais. « Je vous reconnais, fichtre vous avez bien changé, je vois que ma séance d’hypnose à bien fonctionné ». « Qu’est-ce que vous racontez ? Hypnose ? Moi je vous parle des chaussures ». « Mais oui, je vous ai suggéré qu’à chaque fois que vous les mettiez à vos pieds, vous deveniez un sportif dans l’âme avec tout ce qui va autour, par exemple une nutrition saine ou l’arrêt de la cigarette. Les résultats dépassent ce que je pensais. Je vous rassure, les chaussures sont tout à fait ordinaires, c’est vous qui avez tout décidé. »

Les vainqueurs

Nous avons fini cette course largement devant nos confrères. Cette aventure m’a révélé tout le potentiel que chacun a en soi. Pour le mettre en valeur, il suffit simplement d’y croire ou d’acheter une paire de baskets chez un vendeur baba-cool qui vous triture le cerveau.

Tu sais maintenant le fin mot de l’histoire et j’ai besoin de ton retour. Ce format en forme de feuilleton te convient-il ? Quelles suggestions peux-tu m’apporter ? Utilise les commentaires pour me répondre. Rassure-moi, je dois savoir si je suis un imposteur !

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