Tout ça c’est la faute de l’ascenseur

La Fuego de l'ascenseur
Voici l'image de la Fuego en bon état avant qu'un ascenseur, indirectement, lui cause malheur

Enfin le week-end arrive

Le vendredi, j’essaie de ne pas trop traîner. Je monte donc dans ma « visa » car je dois encore assurer un rendez-vous sur un chantier presque terminé. Je décide de la garer dans le parking souterrain de l’hôtel « Adaggio ». Un de mes chantier, je travaille pour une entreprise d’électricité en bâtiment basée à Maurepas, la région parisienne. Tous les week-ends je retourne voir ma Normandie, c’est le pays qui m’a donné le jour. Je dois auparavant résoudre un problème dans l’hôtel, la caméra située dans l’ascenseur ne fonctionne plus.

J’assure le service après-vente

                L’activité de l’établissement est déjà intense, à peine ouvert, il affiche complet en semaine. Par contre, comme dans beaucoup de quartiers d’affaires, les samedis et dimanches sont plutôt creux. Je rencontre mon technicien pour débriefer avec lui du souci. Le câble coaxial qui alimente la cabine est rompu. Le fournisseur me soutien qu’il est torturé à monter et descendre ainsi. Il ne me fournit aucune solution de remplacement. Le chantier va devoir encore se débrouiller. J’ai donc approvisionné tout bêtement des embouts à souder.

Un ascenseur indiscret

                Pour lui, la réparation sera viable, les responsables de l’ascenseur avaient mal implanté notre câble. Il s’est chargé avec son mètre quatre-vingt-douze et ses cent-vingt kilos de les convaincre de mieux faire leur job. Le concierge de l’hôtel suit notre intervention avec intérêt. C’est lui qui regarde le moniteur, qui surveille les montées et descentes. Leur objectif officiel est d’éviter que les clients embarquent des affaires de l’hôtel. En réalité, comme la caméra est totalement invisible, ils découvrent des scènes que je ne raconterais pas ici.

Les personnes qui ont lu cette histoire ont aussi lu :  Comment hériter de sa sœur préférée ?

Il est temps de partir

                Nous vérifions tous ensemble le bon fonctionnement de l’installation. On envoie donc une jeune stagiaire tester tous les étages pendant que nous vérifions l’image. Tout colle, je peux donc prendre la route. C’est par les escaliers que je rejoins le sous-sol pour retrouver mon auto. Le parking est quasi désert à ce moment de la journée, mais je ne pense plus à tout ça, je suis déjà sur la route pour rejoindre la personne qui me pousse à avaler tous ces kilomètres. J’introduis la clé, je lance le démarreur. La batterie lâche. Je ne suis pas rendu !

Mon ange gardien veille sur moi

                J’envisage les options qui s’offrent à moi. Pour la rampe d’accès c’est râpé, je suis au niveau le plus bas. La pousser sur un sol plat avec des poteaux dans tous les sens, est exclu. Je prends un joker, je vais demander de l’aide à un ami. Je remonte donc à la réception pour partager mon malheur avec l’homme de l’accueil. Ce jeune gars sympathique compatit, il faut dire aussi que je lui ai rendu son poste d’observation fétiche avec la réparation dans l’ascenseur. Son cabriolet est au même niveau que ma guimbarde, en plus, Il est l’heureux possesseur de câbles de démarrage, la chance me sourit.

Une superbe caisse

                Nous descendons jusqu’à son destrier, il est impeccable. C’est une Renault Fuego importée des États-Unis. La cousine américaine ressemble à la française mais les pare-chocs sont plus gros et la batterie plus imposante est située à l’arrière du véhicule. Il en est fier au vu de son état et de sa rareté sur notre sol.  Pourtant, il la joue modeste mais m’abreuve de détails techniques qui, vu l’heure qui tourne, ne présentent pas un grand intérêt pour le moment. Il lance le moteur, le fait ronfler un peu et entame les manœuvres vers la visa.

Les personnes qui ont lu cette histoire ont aussi lu :  Qui a envie de siffler ?

Voilà ce qui se passe quand on veut rendre service

                Un petit gymkhana entre les piliers et boum, il enfonce tout le côté arrière droit de sa charrette. Un instant de stupeur, il réagit et bondi hors de l’habitacle. Heureusement pour moi, mais aussi pour lui, l’engin peut toujours rouler. La batterie elle aussi est toujours accessible. C’est bon ! Pas pour lui, je sens les larmes lui monter aux yeux. Je lui fais part de ma désolation concernant la situation. Il m’affirme qu’il ne m’en veut pas du tout, il reste le seul responsable, ce qui est la vérité. N’empêche, s’il ne m’avait pas rendu service, ce ne serai pas arrivé. Mais comme on dit, si ma tante en avait, on l’appellerait tonton !

Un grand merci pour cette bonne âme

                Il réduit l’écart entre nos deux véhicules, sort les pinces, aussitôt mon moteur repart. Je le remercie chaleureusement pour son action qui me permet de rentrer chez moi. Je l’observe quelques instant dans mon rétroviseur en prenant bien garde de ne pas balafrer ma carrosserie, on n’est jamais trop prudent. Jamais, je n’ai eu l’occasion de croiser à nouveau son chemin. Lors de mes derniers passages à l’hôtel, il n’était jamais de service. Toutes les personnes à qui j’ai raconté ces faits, m’ont affirmé qu’effectivement, je n’y étais pour rien. J’ai quand même eu mauvaise conscience un moment mais …. Je lui dédie donc ce récit.

Ami lecteur si vous aussi vous avez voulu rendre service (pas forcement dans un ascenseur) et cela a mal tourné pour vous, racontez-le moi dans les commentaires.

N’hésitez pas à partager cette histoire si vous l’avez aimée

Spread the love
 
 
  

Soyez le premier à commenter on "Tout ça c’est la faute de l’ascenseur"

Laissez un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée


*