Thomas Pesquet, faut-il l’envier ?

Thomas Pesquet
Thomas Pesquet, un selfie à l'extérieur de la station spatiale internationale

Thomas Pesquet

Thomas Pesquet, jeune homme bien sous tous rapports, il a la particularité de se promener dans l’espace. Ce spationaute français, le plus populaire du moment, inspire même l’éducation nationale. Le lycée les sapins de Coutances est rebaptisé lycée Thomas Pesquet. Il faut reconnaître qu’ils ne s’étaient pas foulé à l’époque pour trouver ce nom. Maintenant, celui que tous jalousent, passe à la postérité. Mais, faut-il réellement l’envier ? La vue doit être belle de là-haut, mais y a t-il quelques inconvénients à s’y promener ?

Promenade en combinaison spatiale

Afin de mieux comprendre ce qu’il se passe dans la station spatiale internationale (ISS), parlons de l’EVA que Thomas a effectué le 13 janvier 2017. Bien entendu, vous savez tous qu’une EVA est une sortie extra-véhiculaire. Un petit tour en scaphandre au-dehors dans le vide spatial. Pour celui qui a vu le film « Seul sur mars » avec Matt Damon, tout ça a vraiment l’air simple. Il suffit d’enfiler sa combinaison spatiale et hop en avant. Tu veux se propulser, aucun soucis, un trou dans un gant et le tour est joué ! En réalité, il faut un petit peu plus d’organisation.

Gonflée la sortie !

Le spationaute s’entraîne pendant plusieurs années pour sa future EVA et, le jour où il pourra enfin accomplir sa mission, 6 heures de préparation l’attendent. A l’intérieur de l’ISS, la pression est maintenue à 1 Bar, celle que nous subissons sur terre. Pour faire simple, il faudrait mettre la même pression à l’intérieur de la combinaison. Pourquoi pas, mais, pour le coup, la différence avec l’extérieur provoque le gonflement de celle-ci, comme un ballon de baudruche, et voici le Bibendum qui tente de se mouvoir dans l’espace, difficile.

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Quoi respirer ?

Pour pallier cet handicap, rien de plus simple, on gonfle moins, 0.3 Bar. Cette fois-ci, de la pression manque pour respirer normalement, l’air est si raréfié qu’on se retrouve encore plus haut que l’Everest. Le spationaute meurt asphyxié, pas terrible ! La solution existe, au lieu de respirer de l’air, on donne seulement de l’oxygène pur et là, tout va bien. Ah ! j’ai failli oublier, si on fait de cette façon, l’azote dissout dans le sang se met à faire des bulles et se fixe dans les articulations, il s’en suit une nécrose, comment faire ? 

Comme les plongeurs

Ces symptômes ressemblent aux accidents de décompression que subissent les plongeurs. Pour éviter ces désagréments, ils remontent par paliers pour donner le temps à leur corps de s’habituer et d’évacuer cet azote indésirable. Dans l’espace, Thomas Pesquet passe donc des heures à respirer de l’oxygène pur, et, de cette façon, tout l’azote disparaît. Notre problème semble résolu. Toutefois, cette préparation comporte quelques petits ennuis.

Une histoire de gaz

L’air et l’oxygène se respirent bien, mais avec un effet un peu différent, notamment pour la voix, elle perd de sa masculinité. En clair, avec une bonne octave de moins, tu te retrouves avec une voix de fillette. La virilité en prend un coup. Pour arranger tout, quand ton corps a une pression interne de 1 bar et que ton scaphandre de 0.3 Bar, la différence pousse l’air, encore emprisonné à l’intérieur, à chercher tous les moyens possibles pour s’échapper. Tu n’arrêtes pas de péter ! Heureusement tes collègues ne peuvent pas en profiter.

Thomas Pesquet en laisse ?

Enfin, après cette longue attente, Thomas Pesquet se retrouve dans le sas de sortie en compagnie d’un camarade. Le grand saut arrive. Justement, pour l’éviter, il doit s’attacher avec une longe de sécurité rétractable, un peu sur le modèle des laisses pour toutous qui se rembobinent. Une complication intervient, si le chien se met à zigzaguer entre les obstacles, il faut le convaincre de faire demi-tour et de revenir en passant exactement par le même trajet. Quand on se retrouve enfermé dans une bulle souple comme un verre de lampe, pas si simple.

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Au boulot !

Enfin, le chantier va commencer. Il s’agit de remplacer une batterie qui alimente la station, elle a rendu l’âme. Une bonne visseuse en main et le tour est joué ! Trop simple, tous les mouvement demandent une énergie folle. As-tu déjà tenté de travailler en armure ? Imagine, chaque mouvement devient un calvaire. Heureusement notre Thomas Pesquet est super entraîné, dommage que personne ne l’avait prévenu qu’il allait lâcher des caisses pendant toute son EVA.

170000 km

Durant ce travail à l’extérieur, la station spatiale continue sa course autour de la terre. Elle en fait le tour complet en 92 minutes environ, si bien que Thomas Pesquet doit bosser presque une heure avec la lumière naturelle provenant du soleil. Puis, pendant 35 minutes avec des projecteurs puisqu’il se retrouve à l’ombre de la terre et cela recommence, pas si simple tout ça ! Cela signifie, que pendant son EVA, il a parcouru environ 170000 km !

l’étoffe des héros

Ma conclusion, qui peut différer de la vôtre, il ne faut pas envier Thomas Pesquet. Ce qu’il accomplit, peu d’entre-nous pourraient le faire. Je lui tire mon chapeau et je le félicite pour tout ce qu’il fait. Il va bientôt redécoller pour une nouvelle mission et, malgré tout les inconvénients dont je vous ai parlé, et il y en a beaucoup d’autres, il reste volontaire. Le lycée de Coutances n’est qu’un précurseur, bientôt nous aurons des places Thomas Pesquet, des gymnases Thomas Pesquet et bien d’autres lieux, car il a l’étoffe des héros.

Je vous recommande chaudement la lecture du livre de Marion Montaigne : « Dans la combi de Thomas Pesquet ». J’ai adoré et il se lit très facilement. On y apprend pleins de détails sur l’aventure spatiale vue de l’intérieur. La majorité des infos de ce récit proviennent du livre. Je vous encourage à m’écrire un commentaire.

Dans la combi de Thomas pesquet
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