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Cette histoire est aussi un concours, soit imaginatif …
Métro boulot dodo
Ce matin ressemble à beaucoup d’autres avec une semaine identique à la précédente. Rien ne distingue ce lundi d’une journée ordinaire de travail. Donc, je suis sur le quai de la gare de Maisons-Laffitte. J’attends, comme beaucoup d’autres personnes, mon RER qui va m’emporter vers le cœur de la capitale. Rien n’est vraiment jouissif dans cette vie. Tant qu’à avoir une routine, autant aller jusqu’au bout. Je m’arrange pour être toujours à la même place. Un individu qui m’est immédiatement antipathique, se vautre à ma place. Je suis perturbé par ce changement. Le pire est que les seules sièges disponibles sont de l’autre côté du train, dans le sens de la marche. Tout ce que je déteste !
Dans ma bulle
Quand même, je ne vais pas voyager debout ! Je m’assieds. Peut-être un mal pour un bien, je profite de ce changement de perspective pour regarder ce qui se passe autour de moi. J’ai pour habitude de me plonger dans la lecture d’un roman policier pour échapper au monde qui m’entoure. Le dernier était tellement captivant, que je l’ai lu en trois jours de trajets, mais le nouveau m’inspire un peu moins. Le paysage sera ma distraction du matin.
Sympathique le vis à vis
L’environnement, qui défile devant mes yeux, est essentiellement urbain. Des maisons toutes différentes se succèdent. Les habitants doivent avoir une vue imprenable sur les trains qui passent. J’espère pour eux qu’ils disposent d’une bonne isolation phonique. Parfois, j’ai l’impression d’atterrir directement dans le séjour de certains. Pratiquement une violation de leur intimité, en fait cette activité est intéressante. Je n’ai pourtant pas le sentiment d’être un voyeur.
N’ai-je rien vu ?
Nous quittons la gare La gare de Houilles – Carrières-sur-Seine. La vitesse de la rame augmente régulièrement. Et là, c’est le choc ! Je viens d’assister à une action violente à travers la vitre d’une habitation. Ce fut si fugace que je me demande si je n’ai pas rêvé. Mon nez collé à la vitre, je cherche à regarder ce qui n’est bientôt plus qu’une forme indistincte. Une courbe me masque complètement la scène du crime.
Perdu au milieu de la foule
Personne apparemment n’a rien vu ! L’arche de la défense se profile au loin. Le monde continue de tourner. Je reporte mon attention sur l’intérieur du wagon. Alors, je scrute les visages des autres voyageurs afin de déceler un autre témoin. Un groupe de trois femmes discutent de façon très animée. Elles n’ont rien vu ! Une autre lit un roman format poche. Elle semble complètement absorbée par l’intrigue de son livre. Elle me rappelle la vie de la semaine dernière, je n’aurais, moi non plus, rien remarqué. Bien qu’au milieu d’une foule, je me sens seul. Personne avec qui partager ce que j’ai vu. Les autres passagers, pour certains, somnolent, mais beaucoup scrutent leur téléphone portable. Une vidéo, un clip ou le fil de l’actualité Facebook, leur permettent de passer le temps avant que la capitale ne les avale pour une journée de labeur. Chacun se retranche dans son monde.
Rien n’arrête le RER
Le parcours se poursuit donc inexorablement. Après tout j’ai peut-être rêvé ! Mais une image est gravée dans ma mémoire. Je suis certain d’avoir assisté à une agression. Nous arrivons sur Nanterre préfecture. Une partie de trajet que je redoute le plus. Je suis claustrophobe et c’est à partir de là que la ligne devient souterraine. De brusques changements du gabarit du tunnel provoquent des surpressions qui attaquent les tympans. Mon terminus de Châtelet-les Halles n’est plus très loin.
Je dois mener l’enquête
La journée est mauvaise. Cette image m’obsède. Je dois en avoir le cœur net, mais comment faire ? Il me faut, pour commencer, visualiser le lieu du drame. Le point de vue du train est spécifique. Demain matin, je repérerais la maison pour ne pas me tromper. L’ennui c’est que je n’ai aucune idée de ce que je dois faire par la suite. J’improviserai !
Je vais découvrir le criminel
J’ai mal dormi et ce matin je suis tout excité. Je choisis ma place avec soin dans un wagon à étage pour avoir la vue plongeante. L’arrêt de Houilles est bref. Je suis complètement concentré sur le lieu du crime. J’aperçois la fenêtre. Elle est dans la position idéale et soudain je comprends tout. Je sors mon nouveau roman policier et j’attaque le premier chapitre. Depuis ce jour, j’ai repris ma lecture matinale et je ne cherche plus à zieuter ce qui se passe autour de moi.
Bonjour Didier. J’aime beaucoup le défis donc je participe au concours. Voici mon récit:
« Je suis certain d’avoir assisté à une agression.Le rideau de la fenêtre était tiré mais une lumière pâle filtrait et deux silhouettes y étaient projetées.L’une d’elle semblait être immobile, l’autre levait et baissait son bras comme si elle était en train de poignarder quelqu’un. Que tenait- elle dans sa main, un couteau peut-être? C’était terrifiant.J’imagine la chambre pleine de sang et il me semble d’entendre les gemissents de la victime qui essaie en vain d’attirer l’attention sans que personne puisse l’entendre….sa voix est trop faible…
…j’aperçois la fenêtre. Elle est dans la position idéale et soudain je comprends tout. Le rideau est ouvert ce qui me permet de voir une magnifique sculpture d’une femme qui est d’une beauté extraordinaire… »
Merci pour ce concours.
Malgorzata
Merci Malgorzata pour ta participation à ce petit concours. Cette suite est tout à fait crédible et est assez proche de ce que j’avais imaginé. A bientôt