La fille de la famille

la fille de la famille

Le jour vient à peine de se lever, mais je suis déjà réveillée depuis longtemps. Cependant, je dois encore attendre que mes parents se lèvent et me libèrent du garage où ils m’enferment tous les soirs. Le matin, je suis toujours impatiente de pouvoir enfin sortir de cette pièce. L’ambiance qui y règne me satisfait, on m’a même installé une couche avec des tas de coussins. Mais la pièce manque de clarté, il y a juste un carreau translucide dans la porte qui donne sur un appentis. L’absence de chauffage, durant l’hiver, rend le confort encore plus spartiate, mais, on s’habitue, il faut dire que je suis la fille de la famille.

Mon petit-déjeuner

J’entends du monde dans la cuisine. Sagement, je patiente encore un peu qu’ils pensent à moi. Papa, souvent le premier debout, oublie quelquefois ma présence. Si, au bout de 5 minutes, il ne m’a toujours pas libérée, je gratte doucement à la porte, pour lui rappeler mon existence. Cela fonctionne, et, pour le remercier de sa gentillesse, je lui fais un petit câlin. Il me sert, dans la foulée, mon petit déjeuner. Je ne mange pas la même chose qu’eux. Pour mon bien, comme ils me l’ont affirmé, j’ai le droit à un sac de nourriture exprès pour moi, qu’ils me servent par terre dans un coin de la cuisine.

Ma promenade matinale

Mon moment préféré arrive, j’ai enfin le droit de sortir quelques instants. Je ne vais pas très loin, à quelques mètres simplement de la maison. Personne ne me voit, cela me convient parfaitement, parce que je suis un peu timide. De toute façon, ces grands espaces me font peur, je préfère rester dans la maison, le confinement à l’intérieur me convient très bien. Alors, ils partent travailler en me laissant enfermée. j’ai enfin l’ensemble de l’habitation pour moi seule, même si je n’ai pas le droit d’accéder à de nombreuse pièces. J’entame alors mon occupation favorite, la sieste. Je m’installe à différents endroits, selon mon humeur. Le confort du canapé me convient, mais je dois m’installer à un endroit précis qui m’est attribué, sinon …

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La seule fille de la famille

Seule maman revient le midi. Elle ne reste pas très longtemps, mais elle me fait parfois un peu la conversation. La plupart du temps, elle m’ignore et vaque à ses occupations. Après son repas, qu’elle prend seule, elle met en route une tournée de linge. J’aime la suivre et la regarder faire, en tant que la fille de la famille, je dois apprendre des choses. De temps en temps, elle me gratifie d’une petite caresse sur la tête. D’autres fois, quand je lui réclame cette marque d’affection, elle me déclare qu’elle n’a pas le temps et m’envoie promener. Elle repart et me laisse seule tout le reste de l’après-midi. Je recommence donc une nouvelle sieste. Aujourd’hui, il fait chaud, je m’étale carrément sur carrelage par terre, derrière le canapé pour garder un œil sur l’extérieur.

Qui vient troubler ma paix ?

Un bruit inhabituel retentit. Pendant la semaine, en plein après-midi, c’est étrange. Je décide de ne pas bouger de mon poste d’observation. Cela recommence, quelqu’un trafique la serrure de la porte d’entrée. Je n’aime pas voir du monde, car j’en suis certaine, ce n’est pas un de mes parents qui rentre, je connais leurs habitudes. J’ai raison, la personne qui cherche à entrer, utilise une perceuse et, au bout de quelques instants, deux inconnus entrent. Ils ne m’ont pas vue, je reste planquée pour voir ce qu’il va se passer.

Je ne peux pas les laisser faire !

En seulement quelques instants, ils dévastent tout. Les tiroirs renversés, les portes de placard ouvertes sans ménagement, les bibelots fracassés, ils réunissent sur la nappe de la table de la salle, tout un assemblage hétéroclite d’objets qui semblent avoir de la valeur à leurs yeux. Je ne sais pas quoi faire. Premièrement, ils me dérangent pendant ma sieste et tout ce bruit est insupportable, et je ne peux pas les laisser abîmer mon cadre de vie. Je ne suis habituellement pas très agressive, mais ils commencent à m’agacer. J’interviens donc, en me jetant sur la tête du plus grand des deux hommes, en poussant un cri sauvage.

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Je dois défendre ma famille

« Un chat ! Qu’est-ce qu’il fait là ! Tu m’avais dit qu’ils n’avaient pas d’animaux ici ! » Je lui plante mes griffes dans les joues pour lui apprendre à vivre. Il devient hystérique et cherche à m’éjecter mais je tiens bon. Ce rodéo ne dure que quelques instants et je décide de prendre la large. L’individu reste à terre et son compagnon se moque de lui et tente de le secouer. Un phénomène curieux se produit, Le malfaisant se met à gonfler, il en devient méconnaissable. « Oh ! Çà va pas ? T’es tout gonflé qu’est-ce qui t’arrive ! » Dans un hoquet, son compagnon arrive à lui souffler « Je suis allergique aux chats, il me faut des secours très vite sinon je vais mourir ! »

Victoire !

Moins de 6 minutes plus tard, les pompiers arrivent. quand ils découvrent la situation, ils prodiguent les soins d’urgence au malfrat et gardent son compagnon de côté pour les gendarmes. Toute cette agitation me perturbe, je file donc me planquer dans une cachette dont j’ai le secret. Mes parents, dans un premier temps, découvrent avec stupeur l’état de la maison. Mais, rapidement, ils me félicitent pour mon comportement et, chose rare, j’ai le droit à une deuxième tournée de croquettes aujourd’hui.

Avez-vous, vous aussi, une gardienne efficace pour défendre votre maison ? Heureusement que la fille de la famille ne se laisse pas faire. Je vous encourage à m’écrire un commentaire.

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