Il n’y a pas de hasard, contrairement à ce que vous pouvez croire, beaucoup de choses qui apparemment n’ont pas de rapport entre elles, possèdent en réalité des interconnections. Au début, je pensais qu’il y avait des coïncidences, que les statistiques mettaient à l’épreuve tout ce qui se passe et, fatalement, à un moment donné, deux événements distincts peuvent paraître se succéder d’une façon logique sans qu’il n’en soit rien. Mais l’expérience m’a prouvé que c’était faux. Certaines actions, ou faits, en déclenchent d’autres. La première fois où j’en ai eu la preuve éclatante, remonte à mes quinze ans. Je m’en souviens comme si c’était hier.
Déjà dans l’antiquité, il n’y a pas de hasard
Lors d’un exposé en classe, nous nous instruisions sur les pratiques des augures romains. Leur boulot était justement d’établir des corrélations pas évidentes, afin de prédire l’avenir. Par exemple, ils n’hésitaient pas à éventrer des animaux pour lire dans leurs entrailles. Des intestins de poulets tour-bouchonnés, leur indiquaient immanquablement que leur petite nièce allait faire une chute à vélo ou en patins à roulettes. Je me moque un peu car, vous le savez bien, il n’y avait pas de vélo à l’époque. Bonjour l’obscurantisme ! Un des outils principaux de leurs divinations était le vol des oiseaux. S’ils arrivaient par la droite, les présages heureux foisonnaient, par contre s’il venaient de la gauche, la cata complète attendait tous ces crédules.
Un après-midi qui aurait pu se gâcher
Cette anecdote aurait pu disparaître de mon esprit, mais les circonstances me firent évoluer d’une manière radicale. Ce mercredi après-midi, je me retrouve seul à la maison. Chouette, je vais pouvoir regarder, vautré dans le canapé, tous les dessins animés que la télé propose aux collégiens qui ne veulent pas s’enquiquiner à faire leurs devoirs. Je m’installe confortablement pour profiter au maximum, quand, le poste de télévision s’éteint brusquement. Que se passe-t-il ? Je me rue vers l’appareil ce qui ne change rien à la situation. Après plusieurs essais, je constate qu’en fait, il n’y a plus d’électricité dans la maison. Je descends sans plus tarder au sous-sol pour réenclencher le disjoncteur, mais il n’a pas sauté, j’ai affaire à une coupure de secteur !
Le destin se montre
Comme le soleil brille, la mort dans l’âme, je me décide à faire un tour en vélo, comme me l’avait conseillé ma maman, une ancienne sportive de haut niveau, une ex-championne de la Manche de tennis de table en double mixte, excusez du peu ! Bref, je prends l’air. Je fais le tour du quartier et me précipite vers notre maison où, je constate, le courant n’est toujours pas revenu. Aïe, aïe, aïe, je vais louper Scoubidou et Candy, la poisse ! Je repars donc sur mon vieux biclou. J’erre ainsi sans but, pendant presque une heure. Soudain, une nuée d’étourneaux traverse le ciel. Je les observe un moment et je m’aperçois qu’ils viennent de ma droite ! Cela veut donc dire, un heureux présage, l’électricité doit être revenue ! Je pédale comme un fou afin de le vérifier et effectivement, j’allume la télé. Les romains avaient raison, il n’y a pas de hasard.
Il n’y a pas de hasard
Je suis complètement ébranlé dans mes certitudes. Ce doit être une coïncidence, je ne vois pas par quel miracle une bande de piafs aurait remis la télé ! Tout ça tient de la superstition ridicule, mais, je dois me rendre à l’évidence, la plupart du temps ça marche ! Pour preuve cette autre anecdote, bien des années plus tard. L’entreprise pour laquelle je travaillais, dans une démarche de sponsoring, mais surtout pour récompenser ses fidèles clients, avait décidé de louer une loge au stade Malherbes. L’équipe de Caen, en ce temps-là, avait gravi difficilement les échelons du championnat de foot pour atterrir en première division. Ce n’était pas une très bonne nouvelle pour un non-footeux comme moi. Pourtant, à chaque fois que j’assistais à un match, ils gagnaient. Dans le même temps, mon collègue José, qui lui était un grand fan, assistait toujours à leur défaite.
La pensée magique
Ce jeudi soir, nous sommes tous les deux de permanence, quel sera le résultat ? La première mi-temps passe sans que rien d’extraordinaire n’arrive sur le terrain. Je feins mon intérêt pour partager ces moments avec mon client qui s’enthousiasme, tandis que José, en connaisseur tente d’expliquer l’inexplicable. La reprise s’engage et José me fait signe qu’il doit absolument s’éclipser à cause d’une envie pressante. L’équipe de Caen en profite pour mener une attaque fulgurante et marque le premier but de la partie. José n’a rien vu ! Je lui explique alors ma théorie sur les événements liés ou ce qu’on peut appeler, la pensée magique. Il me rit au nez. Pour lui montrer la puissance du concept, je me rends à mon tour dans les toilettes. Pendant ma grosse miction, j’entends une clameur. L’équipe adverse vient de marquer.
Le résultat du match de foot est écrit
Bien entendu, lorsque je reviens et que je lui démontre la force du système et que le hasard n’existe pas, il reste dubitatif et n’arrive pas à me croire. Il invoque encore la coïncidence. Je lui explique le concept de synchronicité. Deux choses qui ne semblent avoir aucun point commun l’une avec l’autre, peuvent s’influencer. Je suis sûr, que vous aussi, avez déjà perçu ce phénomène. C’est bien pour ça que vous gardez en permanence cette amulette ou autre porte-bonheur sur vous. Vous savez que ce grigri influence positivement votre vie. Je demande à José s’il veut que son équipe fétiche gagne ? Il ne reste que cinq minutes de jeu, il n’y a pas de temps à perdre. Je lui donne la solution, il doit retourner dans les toilettes jusqu’à la fin de match. Ce soir-là, Caen a gagné et José n’a vu aucun des 2 buts de son équipe.
Même sur le trajet
Encore une dernière preuve que le hasard n’existe pas ? La semaine dernière, je me dirigeais avec mon auto vers mon travail. Sauf que des manifestations « anti-dernière réforme » bloquent des tas de rond-point. Il faut que je me renseigne sur ce qui m’attends en arrivant à Coutances, mon lieu de travail. Je déroge donc à mon habitude et j’écoute la station de radio locale. Au lieu de m’indiquer les blocages, ils diffusent une musique que je déteste. Aussitôt, un tracteur agricole se matérialise devant moi avec une queue pas possible, des autos arrivent en face, je suis coincé. Heureusement, à la fin du titre, ils ont la bonne idée de passer Georges Brassens avec « le temps ne fait rien à l’affaire », un de mes titres préférés. Dans les cinq secondes qui suivent, le tracteur s’engouffre sur une route secondaire avec pratiquement toute la file derrière lui, merci Georges pour ton aide !
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