Quel est l’intérêt de cohabiter avec des fourmis ?

Quel intérêt de coabiter avec les fourmis

Notre maison de vacances se retrouve complètement envahie ! Il y en a partout, elles ont profité de notre absence pendant la période plus froide de l’année pour s’immiscer dans des recoins  que nous ne soupçonnons même pas. Ce samedi matin de début avril, des fourmis ont établi leur nid dans le nôtre et je ne pense pas que nous allons cohabiter longtemps. J’exagère un peu avec cette description apocalyptique de la situation, mais dans une des pièces au rez-de-chaussée, on constate que plusieurs de ces travailleuses à six pattes, arpentent le carrelage à la recherche de je-ne-sais-quoi.

Fourmis et conflit

Doit-on d’emblée, déclarer la guerre ? Par exemple, installer des pièges avec un appât que les fourmis ramènent dans leur colonie et qui détruit tout le nid ? Cette riposte me paraît exagérée et très disproportionnée par rapport à l’attaque subie. Mon épouse, cependant, ne veut absolument pas que ces bestioles rampantes se promènent ainsi chez nous. Je prends aussitôt la casquette d’avocat, ou plus précisément la robe, afin de plaider leur cause. Ces insectes habitent la terre depuis bien plus longtemps que nous, et nous sommes plutôt les envahisseurs. Cet argument ne la convainc pas du tout, mais elle veut bien surseoir au représailles jusqu’à lundi dernier délai. Je dois trouver une solution dare-dare.

Une approche pédagogique

Ma première idée consiste en une signalétique claire et précise, pour avertir les fourmis exploratrices, qu’il n’y a rien pour elles ici. Je dispose donc plusieurs panneaux avec l’indication « Propriété privée, Interdit aux fourmis sous peine de poursuites« . L’effet escompté n’arrive pas immédiatement. Je vois même une sans-gêne qui marche carrément dessus. Ce doit être un problème d’échelle. Je miniaturise donc au maximum mes panneaux et les place à plusieurs endroits stratégiques. Peine perdue, l’effet ne s’améliore pas et les imprudentes continuent à ignorer superbement mes recommandations. Pourquoi une telle attitude ?

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Il faut s’adapter à sa cible

Que suis-je bête ! Bien qu’habitant en France, ces fourmis ne comprennent sûrement pas le français et, si ça se trouve, elle ne savent même pas lire. Je modifie donc mon approche et transforme mes panneaux avec des idéogrammes. Ces petits dessins fournissent des explications claires sur ce que j’attends de ces fourmis voyageuses. Je pense que ma stratégie non violente va fonctionner. Quand je montre mon travail à mon épouse, elle me prend pour un demeuré. « Tu sais bien que ces insectes n’ont pas une acuité visuelle développée, tes dessins, c’est certain, elles ne les voient même pas ! Quant à les comprendre, tu leur prêtes une intelligence individuelle qu’elles n’ont pas. » Bon, il va falloir que je trouve autre chose.

La bonne stratégie

J’explore les environs immédiats de la maison et je découvre l’entrée principale de leur repère. Elle est à mi-chemin entre la maison et le grand pin parasol si apprécié pendant les après-midis de juillet et d’août. J’adopte la stratégie dite « la muraille de Chine« . J’improvise une barrière entre la maison et ces fourmis, à l’aide de plusieurs planches en bois. Cette solution peut paraître totalement inefficace, pour elles, grimper fait partie de leur nature, mais j’ajoute des morceaux de gouttières, vestiges de mon chantier pédagogique « couvreur » de l’année précédente. Je les rempli d’eau, façon douves de château fort, et le tour est joué ! J’ai, bien entendu, récupéré un maximum des exploratrices de la maison pour les expulser jusqu’à cette frontière, afin de les bannir définitivement de notre domicile.

Les fourmis ne sont pas nos ennemies

Ma tactique semble fonctionner, mais j’ai mauvaise conscience. Grâce à ces fourmis, il n’y a pratiquement aucune araignée dans la maison, ce qui nous facilite beaucoup le ménage de début de saison. Je  prive donc ces super prédatrices d’une source importante de protéines. Pour compenser, je sème du côté du pin parasol, quelques bouts de pain, quelques grains de riz et autres mets appréciés de ces ouvrières acharnées. Horreur, que vois-je qui se promènent tranquillement sur notre arbre, des chenilles processionnaires ! Justement, je lui trouvais une petite mine, un manque d’aiguilles bien vertes comme d’habitude. Je comprends, la cause vient de ces bestioles urticantes et aiguillophages. Le risque ultime est de manquer d’ombre pour l’apéro cet été. Ma sollicitude pour ces bestioles-là est moins grande que pour les fourmis. Je dois les éradiquer au plus vite.

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Fourmis et chenilles processionnaires

Après une nuit de réflexion, la solution m’apparaît clairement. Comme elles ont dû apprécier mon comportement vis à vis d’elles, les fourmis vont m’aider sur cette affaire. Dès le lendemain matin de bonne heure, vers dix heures trente, le dimanche on a le droit à du repos, je me rue vers le champ de bataille. Mon idée est de diriger une colonne de nos charmantes voisines vers le pin parasol à l’aide d’appâts. Je complèterai cette action avec deux ou trois panneaux, pour ne rien laisser au hasard, même si leur vue n’est pas extraordinaire. Ainsi, je résous deux problèmes d’insectes en une seule fois. j’espère simplement que les fourmis aiment se régaler de chenilles. Je ne trouve pas d’article en ligne sur le sujet. Peu importe, rien ne vaut l’expérience du terrain.

L’assaut final

Modestement, je m’octroie le titre de général en chef. Je me présente sur le théâtre des opérations, tel Jules César à la tête de ses légions au moment d’une bataille décisive. Cependant, j’arrive à la fumée des cierges. Les vaillantes combattantes, sans aucun appui aérien, ni tir d’artillerie de soutien, sont déjà montées à l’assaut de l’arbre affaibli, et elles ont infligé de lourdes pertes aux tortillons poilus. Je hèle mon épouse pour qu’elle assiste à cette victoire éclatante, mais surtout qu’elle prenne conscience de l’utilité de la cohabitation avec ces guerrières à six pattes. On a toujours besoin d’un plus petit que soi ! Il n’a, bien entendu, plus été question d’acheter les pièges empoisonnés de destruction massive.

Mais oui, il ne faut négliger personne, pas même des fourmis qui paraissent envahisseuses. Je t’encourage à rédiger un commentaire sur ce thème ou simplement à m’encourager pour ces histoires. (tu as le droit d’inventer une adresse e-mail) J’apprécie aussi un partage sur Facebook.

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