Le dégât des eaux bénites partie 2

Le dégât des eaux a disparu
Le dégât des eaux a disparu

Pour un dégât des eaux, on a toujours besoin d’un mage.

Le mage Tassoup est devant sa maison, il me guette.

  • Angélique, j’ai compris que tu avais des ennuis ! Peux-tu me donner des détails ?
  • – Bonjour mon mage préféré, comment vas-tu ?
  • – On n’a pas le temps à passer en bavardages, la situation à l’air sérieuse.

Il m’a toujours épaté, je n’ai même pas eu besoin de l’appeler sur son mobile, qu’il est déjà au courant de tout. Je me demande bien pourquoi il paie un forfait. Il m’affirme qu’il lui est très utile pour être au plus près des évènements. Pour ma part, je ne l’ai jamais vu s’en servir. Il a même insisté pour que son numéro soit en premier dans mon répertoire. Cependant, il n’est plus très jeune, je le soupçonne de radoter un peu.

  • – Contrôle un peu tes pensées, j’ai l’impression que tu te disperses.
  • – Je ne vois pas de quoi tu parles.
  • – Racontes-moi plutôt ce que tu as vu et ressenti dans cette maison.
  • – Je suis arrivée pour un dégât des eaux, tu te rends compte, m’utiliser simplement pour ça, ils exagèrent, je vaux quand même mieux.
  • – Bien entendu, mais on s’en moque, vas-tu me raconter ou faut-il que j’explore tes pensées.
  • – J’ai horreur qu’on vienne fouiller dans mon intimité, il n’en est pas question.
  • – Alors, tu accouches !

Il faut connaître son adversaire

Il a parfois des paroles un peu appuyées, mon mage préféré, mais bon, il a raison, je le fait lanterner, mais il aurait pu quand même me dire bonjour. Je lui raconte donc en détails tous les faits de la matinée, sans oublier l’intervention d’Ariel qui m’a sorti de ma torpeur.

  • – Tu me dis qu’ils étaient dix-sept ?
  • – Oui mais maintenant avec le premier ménage, il n’en reste que cinq.
  • – Il faut que tu y retournes dès ce soir, je pense que des choses importantes vont arriver. Il faut empêcher ce passage de s’ouvrir.
  • – De quel passage parles-tu ? Je te l’ai dit, il ne reste qu’une bande de spectres que je vais disperser en deux temps trois mouvement grâce à ton aide.
  • – Ce n’est pas si simple. Quel jour sommes-nous ?
  • – Vendredi
  • – Oui mais ce n’est pas ma question, quel jour de l’année ?
  • – Le 23 mai
  • – Et Alors ? cette date ne te dit rien ?
  • – Je ne vois pas de quoi tu parles
  • – En 1625, le 23 mai, il y eu le massacre du couvent des religieuses de la Rochechauvet. C’est un fait peu connu du grand public mais qui revêt une importance fondamentale en ce qui concerne les forces occultes.
  • – Tu me fais toujours peur quand tu prends ces grands airs mystérieux, tu m’as déjà fait le coup de l’importance primordiale. Une fois c’était des vikings, une autre fois des espagnols, des sarrasins… Bref, je n’ai jamais entendu parler de bonnes sœurs zigouillées dans un couvent à un endroit que je ne connais même pas.
  • – Je vais augmenter ta culture une autre fois, il y a urgence. Nous courrons tous un grand danger, surtout les habitants de la maison. Tu dois y retourner dès maintenant pour refermer le passage. Le protocole n’est pas très compliqué, tu vas te contenter d’essuyer ce fameux dégât des eaux avec ce linge béni.
  • – C’est parti !
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La contre-offensive est en marche

Je fonce pour arriver devant cette bâtisse. L’hôtesse est sur le pas de la porte et semble m’attendre. Elle me fait entrer et sans un mot m’amène directement près de la tâche au plafond qui, contre toute logique, s’est agrandie. L’ambiance a complètement changé. Les entités que je n’avais pas réussi à faire partir sont toutes dans cette pièce. Elles envahissent l’espace et font comme un barrage. Sans que je ne lui ai rien demandé, le mari apporte un escabeau. Il tente de le positionner au-dessous mais une force l’en empêche.

Je sors le linge et avance d’un pas résolu pour m’emparer de ce marchepied qui va me permettre d’accomplir ma tâche. Un bruit sourd se fait entendre. Il monte rapidement vers les aigus. Sur les dix-sept spectres du départ, cinq sont encore là et ils n’ont pas l’air de vouloir me laisser faire. Quelques incantations biens senties m’en débarrassent de deux qui s’évanouissent pour rejoindre le ciel. Plus que trois entre la tâche et moi. Je suis un peu surprise par l’acharnement des derniers, habituellement, même s’ils résistent toujours un peu, ces esprits coincés dans notre dimension sont plutôt coopératifs pour rejoindre les limbes.

Utilisons le matériel

Je mets le chapelet, que m’a offert le mage, autour du cou par précaution. Il m’a affirmé que c’est un bouclier très efficace pour se protéger de toutes les forces obscures. Je devrait le porter en permanence ! Il n’en est pas question. C’est un collier moche et grossier et en plus je trouve qu’il dégage une odeur d’encens qui me donne mal au crâne. Il n’a rien de féminin. Je crois donc que pour je vais faire l’impasse sur esthétisme pour le moment, tant pis pour mon look.

Une sorte de mini vortex se produit soudain et les trois entités restantes semblent fusionner et prendre corps. Je me retrouver nez à nez avec un être translucide qui pourrait passer pour une femme en habit de religieuse. Elle n’a pas l’air commode.

  • – Angélique ! laisse le destin s’accomplir.
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D’où elle me connaît celle-là ? Elle a une tête qui ne me revient pas. C’est peut-être à cause d’une grande cicatrice qui lui barre tout le visage. Ce n’est pas elle qui va me commander. De plus elle a un faux-air d’une de mes anciennes professeures de latin que je n’ai jamais pu encadrer. C’était réciproque, elle m’en a fait baver. Un petit conseil d’Ariel, je sais que mon ange gardien préféré n’est jamais très loin. Il me suggère d’utiliser le linge béni pour la neutraliser. Je déploie l’étoffe et m’en sert comme d’un filet de rétiaire. Je loupe mon coup, il faut dire que la bonne sœur spectrale a bougé. Elle lévite juste devant le suintement du plafond et semble bien décidée à m’en barrer l’accès. Je prends un balai posé juste là comme un fait exprès, je le coiffe de mon tissu et, tel un picador, j’embroche la carmélite pour terminer.

La victoire est à portée de balai

Elle a encore bougé. Cependant, le linge béni est entré en contact avec le liquide. J’entreprends donc de terminer le nettoyage à l’aide de ce manche. Je vois bien que notre fantôme est contrarié par cette action. Il tente de se jeter sur moi mais se retrouve repoussé, merci joli collier.

  • – Je reviendrai !

Comme dans un courant d’air, l’entité disparaît et je n’en détecte plus une trace. Pas terrible comme phrase de conclusion. Et en plus, elle a plagié le Terminator de l’épisode 1 da la série.

  • – Je n’ai pas bien compris ce qu’il s’est passé.
  • – Tu as refermé le passage et je te félicite. Ce dégât des eaux était en réalité une porte pour permettre à des êtres malfaisants d’envahir notre monde. Je t’épargne les détails, je sais que tu n’aimes pas la technique.
  • – Ah oui ! Et la bonne sœur ?
  • – Je t’en parlerai une prochaine fois, mais je pense qu’elle a dit la vérité et que nous ne sommes pas quittes de la revoir.
  • – Et les gens qui vivent dans cette maison, comment ont-ils fait pour survivre dans une pareille ambiance.
  • – C’est leur foi qui les a sauvés, tu m’as dit qu’une chambre n’était pas du tout envahie. Il y a un crucifix au-dessus de leur lit. Comme ils sont croyants, ils ont pu résister.
  • – Bon et moi, qu’est-ce que j’écris dans mon rapport, dans l’affaire il n’y a plus de sinistre à assurer, il a disparu le dégât des eaux…

Ami lecteur et auditeur, tu viens de découvrir la suite de cette nouvelle aventure d’Angélique. J’aime son caractère, j’espère que tu partages cette vue. Un dégât des eaux maîtrisé en deux temps. Soutiens-moi pour faire vivre Angélique et partage ton ressenti avec un commentaire.

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