Je prendrai bien un kebab sauce samouraï

kebab sauce samouraï
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Une petite affaire de kebab qui fonctionne

Il n’y a pas grand monde dans la salle du restaurant. Aurélie est seule derrière le comptoir, le mardi soir ne représente pas une pointe dans la semaine. De toute manière pour servir seulement un kebab toutes les dix minutes, ce n’est pas la peine d’être trois ou quatre comme pendant le feu du samedi soir. L’établissement est situé en périphérie de Caen, dans un quartier assez tranquille. Un lycée le jouxte quasiment, pour le coup, le commerce du midi marche fort pendant l’école. Les lycéens boudent facilement la cantine. Sortir du cadre scolaire pour déjeuner entre potes permet de souder des groupes.

La fin du service est proche

kebab 03Aurélie observe un moment la salle, elle vient de servir quatre messieurs à l’allure sportive, ils reviennent certainement d’un entraînement. Dans un coin, un jeune couple partage un kebab frites sauce samouraï, ils ont pris la plus petite table qui semble encore trop grande au vu de l’espace qu’ils occupent. Les yeux dans les yeux, ils échangent des mots doux qui lui rappellent ses premiers flirts. Comme le temps passe, elle est maintenant mère de famille et justement, elle espère pouvoir fermer assez tôt pour rejoindre ses bouts de choux. Il y a encore un petit groupe de trois étudiants qu’elle voit régulièrement, ceux-là ne sont jamais pressés, à force de refaire le monde, Ils traînent souvent jusqu’à la fermeture. Elle en fera son affaire.

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Un dernier client

Un nouveau client passe la porte d’entrée et avance d’un pas décidé vers sa caisse. Elle constate qu’il est vraiment emmitouflé malgré les températures printanières.

  • – Que puis-je vous servir ?
  • – Donnez-moi un classique sans frite.
  • – Très bien monsieur, quelle sauce vous ferai plaisir ?
  • – Aucune
  • – C’est pour emporter ?
  • – Oui, et dépêchez-vous.
  • – C’est l’affaire de trois minutes.

Le kebab de monsieur est servi

Aurélie exécute dans la foulée, les gestes cent fois, mille fois répétés. Avec son couteau électrique, elle découpe les lamelles de viande qui tombent directement dans la pelle. Elle garni ensuite le pain qui grillait pendant l’opération. L’ensemble dans la boîte isotherme, deux minutes et cinquante secondes, elle n’a pas chômé. Le sourire commercial aux lèvres, elle revient vers sa caisse où l’individu est resté planté.

  • – Voilà Monsieur, cinq euros cinquante s’il vous plaît.

L’homme lui attrape le bras au moment où elle lui tend sa commande, de son autre main, il sort discrètement un couteau et la menace à voix basse.

  • – Pas d’histoire, tu vas gentiment me donner ta caisse si tu ne veux pas d’ennuis et pas un mot.

Aurélie reste paralysée, son cœur bondit dans sa poitrine. Elle n’a jamais eu à faire face à ce genre de situation, elle va paniquer. L’étreinte du braqueur se fait plus forte, il lui fait mal. Elle commence à s’exécuter.

Une clientèle variée

  • – Excusez-moi madame, auriez-vous encore un peu de ketchup s’il vous plaît ?

C’est un des quatre sportifs qui s’est approché du comptoir. Malheureusement, il n’est pas bien placé pour apercevoir le couteau. Elle lui lance un regard de détresse mais la poigne de l’assaillant la rappelle à l’ordre.

  • – Bien sûr, vous pouvez vous servir au distributeur.
  • – Ah oui, merci je ne l’avais pas vu.
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Il sourit à l’homme qui reste figé devant la caisse. Mine de rien il s’approche et d’un mouvement si rapide qu’Aurélie comprend à peine ce qui se passe. Il attrape le bras porteur du couteau et lui fait aussitôt une clé qui semble douloureuse car le malfaisant pousse un cri de surprise, lâche Aurélie et il se retrouve le nez sur le carrelage sans pouvoir bouger. Le genou du sportif dans son dos.

Tout le monde mange

Ses trois compagnons terminent tranquillement leur sandwich et finissent par le rejoindre. Le malfrat est posé sans ménagement sur une chaise menotté.

  • – Excusez-nous madame, nous avons un peu tardé à intervenir mais il exagère, nous n’avions même pas fini notre dîner. Je suis le commandant Debotté, nous sommes membre du GIGN en retour d’intervention. J’ai désigné le lieutenant Thoumelin pour neutraliser notre homme. J’espère que tout va bien ? Nous venons d’appeler les collègues pour qu’ils viennent prendre livraison de cet individu. Ils ne devraient pas tarder, nous allons attendre avec vous.

Pas de chance pour ce braqueur, il ne pouvait pas faire le poids face à un soldat d’élite surentraîné. Espérons que cela lui servira de leçon et qu’il ne rentrera dans le droit chemin. Aurélie remercie son ange-gardien d’avoir pris la forme de ces militaires . Ils acceptent la bière offerte et plaisantent comme si rien d’extraordinaire ne s’était déroulé.

 Ami lecteur, cette histoire vraie nous montre qu’il faut garder espoir même dans des situations qui semblent mal parties. Tu es libre de la partager et de la commenter.

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