Lili et Betty

Lili et son poney
Un poney peut avoir de grands effets, surtout pour Lili

J’ai rencontré une blogueuse passionnée par son métier. Nous avons sympathisé et elle m’a proposé de partager avec vous cette histoire. Vous devez absolument aller visiter son monde centré sur l’amour du cheval. Je la remercie de tout cœur pour ce récit.

Il était une fois,

une petite fille qui s’appelait Lili. Elle était plutôt timide et réservée. Parler avec les autres, était pour elle une chose vraiment difficile. Alors, elle avait l’habitude de se mettre dans son petit coin. Toute petite comme une souris, sans faire de bruit. Elle ouvrait alors grand les yeux, et écoutait les autres. Mais, bien sûr dès qu’elle le pouvait, elle rentrait dans sa tour d’ivoire, évidemment la plus haute et la plus inaccessible des tours du château… Là, elle passait du temps à flâner dans son jardin, secret bien sûr.

De temps en temps,

le père de Lili, qui aimait beaucoup les chevaux, lui payait une promenade à poney, pour lui faire plaisir. Et à chaque fois, la même magie se produisait. Dès qu’elle s’occupait d’un poney, comme par magie, Lili devenait souriante, drôle et épanouie. Et elle bavardait, bavardait, bavardait ….tout au long de sa promenade.

Son père, qui de son côté s’était (il faut bien l’avouer) plutôt accommodé de sa réserve et de son silence était plutôt partagé sur ce comportement inhabituel. Lili avait l’air plutôt heureuse avec son poney…Mais lui était fatigué d’entendre son flot de paroles ininterrompu et avait souvent hâte que la promenade se termine pour retrouver l’apaisant silence qu’il appréciait. Il faut dire que ce silence était bien pratique pour sa tâche de parent. Une petite fille qui ne fait pas de bruit est quand même plus facile à gérer. Ainsi, il avait tout le temps nécessaire pour s’occuper de ses affaires.

Dans le jardin secret de Lili, par contre c’était la tempête. Une espèce d’ouragan qui la transportait et qui faisait voler en éclats son tempérament de petite souris. Alors un jour, à l’âge de 6 ans, elle se dit : “c’est décidé, plus tard, je serai monitrice d’équitation.”

Elle fut donc inscrite à un cours d’équitation tous les samedis matin. Et ça se passait très très bien. Faut dire qu’elle se débrouillait plutôt pas mal avec les chevaux la p’tite Lili. A se demander si une bonne fée ne se serait pas penché sur son berceau pour lui donner quelques astuces ! Les poneys appréciaient son calme et son écoute naturelle et bienveillante.

Alors, très vite, les années passèrent.

La petite Lili développa une relation particulière avec les poneys. Son père, qui entre temps avait investi dans toute une cavalerie et qui, passionné lui aussi, en avait fait son deuxième métier, l’envoyait souvent attraper les chevaux difficiles ou travailler les jeunes chevaux. Car à quoi bon s’embêter à courir après les destriers quand la p’tite Lili mettait seulement 5 minutes à les attraper.

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Un jour, il fit un beau cadeau à Lili. Elle devait avoir 8 ou 9 ans quand il lui offrit une magnifique ponette. Lili l’appela Betty. Betty et Lili. Lili et Betty. Elles étaient devenues inséparables et tout ce temps que Lili passa avec Betty lui fut profitable, pendant de longues années et avec tous les autres destriers rencontrés. Lili savait maintenant observer les chevaux, communiquer avec eux, et se faire accepter d’eux jusqu’à devenir “le boss” du troupeau.

Mais voilà, les choses se sont gâtées.

C’est souvent comme ça dans les histoires. Il y a forcément un évènement dramatique qui vient gripper les rouages du bonheur. Cela se passa un matin, au réveil. Une douleur lancinante traversa le genou droit de Lili. Mais bon, comme Lili avait poney, pas le temps de s’en occuper! Lili fit comme si de rien n’était et continua sa journée. Si Lili était honnête, ce dont parfois il m’arrive de douter, elle aurait admis qu’une fois à poney, elle avait carrément mal. De jour en jour, la douleur a augmenté, jusqu’à lui rendre insupportable même la marche. Et lorsque le matin, elle descendait de sa plus haute tour, les escaliers (qui heureusement n’étaient pas en colimaçon) étaient une torture. Car il faut que je vous dise, Lili a toujours était très grande, avec des jambes immenses ! Joli me direz-vous, oui mais ça se paye. Car ses genoux avaient de la longueur à gérer !

Inquiets, ses parents se dirent alors qu’il était temps d’aller consulter. Le verdict du soigneur, enfin du médecin, tomba comme un couperet. Lili avait un syndrome rotulien. Il allait falloir opérer, mais à 17 ans la d’moiselle était trop jeune. Il faudrait donc attendre. Et en attendant (et sûrement pour toujours) l’équitation c’était fini, adieu mon poney ! Mais ce n’était pas tout, interdit de marcher, de faire vélo, de courir, de faire de la natation, de l’escalade …

Vous imaginez dans quel état s’est retrouvée Lili, obligée de retourner dans sa plus haute tour et se faire à nouveau toute petite comme une souris …

Et puis, bon an mal an, la vie a repris un peu le dessus.

Faut que je vous dise aussi qu’entre temps, la d’moiselle avait rencontré le prince charmant. Evidemment ça ne remplace pas, mais ça occupe !

D’un autre côté, les heures passées dans sa tour avaient obligé Lili à se plonger dans sa deuxième passion. Les livres ! De lecture en lecture, elle avait intégré une faculté de littérature. Pas n’importe laquelle, Littérature Générale et comparée, la classe ! L’opération de son genou s’était plutôt bien passée. Mais comme c’était une opération lourde, elle en avait passé du temps dans son lit à lire des bouquins. Elle avait d’ailleurs découvert un certain Albert Camus. Essais philosophiques, romans, nouvelles…Elle avait tout lu de lui. Son travail de mémoire était d’ailleurs sur une nouvelle de ce Camus (Le vent à Djemila pour ceux qui connaissent). Le professeur avait repéré le travail de Lili et il lui proposa un jour d’intégrer l’équipe de recherches de l’université ….

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Cette proposition fut un électrochoc.

Lili réfléchi alors à sa vie. Elle allait habiter dans une grande ville et côtoyer les meilleurs spécialistes de littérature contemporaine!! …mais il y avait en elle une petite voix, celle de la petite Lili qui a 6 ans déjà rêvait d’être monitrice d’équitation.

Il fallait tenter, elle le savait … Alors Lili se dit: “Mes genoux vont un peu mieux, l’opération a été succès, je vais me présenter au concours pour devenir monitrice d’équitation” (si vous aviez vu la tête du chirurgien quand elle lui a annoncé. Ben oui pas le choix il lui fallait un certificat).

Là, je sais ce que vous en êtes en train de vous dire. “La p’tite Lili, ça fait bien longtemps qu’elle n’a pas posé les fesses sur un cheval ! Alors je veux bien croire qu’une gentille fée s’est penchée sur son berceau mais là c’est un peu gros. Elle ne tient pas debout cette histoire”.

Je comprends oui, mais vous croyez vraiment que Lili avait passé 5 ans de sa vie sans enfourché un destrier ? C’est qu’elle était maligne, la p’tite, et même un peu têtue aussi. Elle allait chaque semaine en secret les monter ses petits poneys ! Des astuces elle en avait, alors elle a tout simplement enlevé les étriers ! Pas folle la guêpe !

Le grand jour tant attendu était arrivé.

Lili s’est présentée au concours. La cavalière qui passait juste avant elle lui a donné sa cravache, en lui disant: “ tiens prends ça, t’en aura besoin, il avance à rien ce canasson !” Mais Lili, elle, a refusé, elle aimait pas qu’on leur parle comme ça aux chevaux ! Alors, ce petit dadou qui s’appelait Espigo, elle lui a parlé, elle l’a caressé, et l’a monté doucement et sans cravache. Elle l’a fait avancer, reculer, elle a tranquillement trouvé les codes pour communiquer avec lui. Ce qu’elle ne savait pas c’est que les organisateurs du test observaient la détente des chevaux. Inutile de vous dire qu’elle a été prise !

Depuis, elle en a fait du chemin la p’tite Lili, et son prince charmant aussi ! Ils ont ouvert un centre équestre et Lili a pu enfin sortir de son silence et passer ses journées à parler, parler et parler de sa passion avec ses cavaliers. Leur transmettre l’amour du cheval et le respect de l’animal. Et au moment où j’écris, elle exerce toujours son métier, monitrice d’équitation. Elle a même tellement aimé sortir de sa tour d’ivoire, qu’elle a décidé de parler au monde entier ! Elle est devenue blogueuse sur web !!

Inutile aussi de vous dire que Lili et son Prince charmant vécurent heureux, et avec deux enfants!  Ça se fini souvent comme ça les histoires, et heureusement dans les livres comme dans la vraie vie !

Ami lecteur, si tu as aimé, partage cette tranche de vie et n’oublie pas de rendre visite à Aurélie et découvre ses conseils et coaching en équitation.

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