Côme de Tournières prévot au grand doyenné

Côme du mont Saint michel au grand Doyenné

La France notre beau pays

Un brouhaha règne dans cette immense pièce. La foule, comme tous les premiers et troisièmes jeudis de chaque mois, se presse dans l’édifice. Chacun a une affaire à exposer au prévôt du grand doyenné d’Avranches. Nous sommes en 1458 sous le règne de Charles VII. Depuis huit ans, la Normandie est redevenue française et son pouvoir royal y est rétabli. Les Anglais sont bouté hors du territoire de France comme aurait dit Jeanne la Pucelle, mais ils l’ont brûlée 27 ans auparavant. Elle n’est plus là pour savourer cette victoire. La paix est revenue, il faut maintenant s’occuper des affaires courantes. La guerre de cent ans est terminée depuis cinq ans, les tracas du quotidien reprennent leurs droits.

Une maison de justice

Côme de Tournières est prévôt dans ce tribunal où il exerce son ministère. Cela fait maintenant deux ans qu’il est en poste et les manants comme les petits seigneurs locaux l’apprécient. Ses jugements sont empreints de bon sens. Peut-être un peu trop intègre au goût de certains, mais il se fait respecter et il n’est pas contesté. Son domaine d’activité l’amène à trancher dans affaires très diverses. Les chapardages à l’étalage ne sont plus si fréquents. Il sait se montrer ferme mais les peines qu’il prononce, tapent où cela fait mal, au porte-monnaie. Les indigents se retrouve a exécuter du Travail d’Intérêt Général. C’est lui l’inventeur des TIG.

Des moyens modernes

Pour les cas de vols plus sérieux, il n’hésite pas à faire appel à un tourmenteur. Les résultats avec cette méthode sont très efficaces. Une personne qui goûte au savoir faire de cet individu, n’a pas envie de persévérer. Dans sa tâche, Côme est particulièrement bien assisté par Guillaume de Torigni. Il dirige une troupe de gens d’armes qui connaissent bien leur métier. Lui-même est un enquêteur hors pair. Il connaît bien la nature humaine et les vices qui poussent parfois d’honnêtes gens à basculer du côté obscur. Son casernement est à deux pas du grand doyenné. Du haut de ce promontoire, il a une vue splendide sur le Mont-Saint-Michel.
La première affaire de la journée ne fait pourtant pas appel à le sagacité de Guillaume. Côme devra résoudre ce problème posé tout seul. Un couple arrive et se présente devant lui. Ils ont tous les deux une mine rougeaude propre aux personnes qui travaillent en plein air. La femme, une jeune et solide matrone, a un air déterminé. Elle doit porter la culotte dans ce couple se dit aussitôt le prévôt. Lui se demande ce qu’il fait là. Il tient son bonnet et il le triture dans tous les sens. Ses mains sont immenses, de vrai battoirs, il doit pas faire bon recevoir une claque de sa part.

Une affaire un peu dure

-Madame, monsieur, vous demandez audience au prévôt Côme de Tournières, exposez votre demande sous le regard de Dieu.
-Monsieur le juge, je viens vous voir pour me plaindre des pratiques de mon époux ici présent.
 -De quoi s’agit-il ? quels sont vos griefs à l’encontre de votre époux ?
-Il me mène une vie impossible, depuis trois ans que nous sommes mariés, il est toujours après moi.
-Que voulez-vous dire ?
-Il me fait trop souvent l’amour, si bien que mes travaux n’avancent pas, il est toujours derrière mon dos.
-Vous le mari, que dites-vous ?
-C’est tout à fait normal d’honorer son épousée, même Monsieur le curé l’a dit !
-Je suis d’accord mais il le fait trop souvent !
-Trop souvent ? Combien de fois le fait-il ?
-Maintenant je ne compte plus vraiment mais au moins quinze ou vingt fois chaque jour
-Le curé a dit que c’est normal d’honorer son épouse, il n’a pas préciser combien de fois !

L’aide de Dieu

Côme se tourne vers le greffier de la séance : « Avons-nous déjà eu pareille demande ? » »Je ne pense pas votre honneur, je pense que je m’en souviendrai ! » Côme reste un peu perplexe devant cette plainte mais il se ressaisi. La journée commence à peine et il n’y a mort d’homme, seulement une femme irritée. Il comprends son calvaire et doit donner une justification à la sentence qu’il va prononcer.  » Tu as raison l’homme, tu es un bon mari de couvrir ta femme ainsi et ta puissance est remarquable. Cependant, tu ne peux honorer ton épousée plus que Dieu. Comme le mentionne la Sainte Bible : Sept fois par jour, je te célèbre. Le roi, que je représente ici, considère qu’on doit deux fois plus de dévotion à Dieu qu’à toute autre personne. Je déclare et j’ordonne que tu dois limiter à trois fois par jour ton devoir conjugal ! »

Côme rend la justice

-Trois fois seulement ! Mais ce n’est pas possible, je n’ai commis aucun crime, je suis un bon chrétien.
-Merci monseigneur ! Vous me sauvez !
-Il faut m’en accorder plus !
-Le jugement est rendu et consigné par le greffier. Affaire suivante !
Le couple quitte le grand doyenné. La femme réjouie marche d’un pas léger. Pour son homme, c’est le ciel qui lui est tombé sur la tête.
Pensez-vous qu’un tel jugement soit possible de nos jours ?

Ami lecteur, as-tu regardé la vidéo ? Pour moi c’est une première, j’ai besoin de ton retour sur l’histoire de Côme, mais surtout sur le résultat vidéo. Quels sont mes point d’amélioration ?

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2 Commentaires on "Côme de Tournières prévot au grand doyenné"

  1. Looool ahhahaha !!!
    Je m’attendais à se qu’il lui dise « femme ! Répond aux exigences de ton mari, et ne discutaille point!!! » 😄

    • c’est une question de rendement : si le gars pratiquait 15 fois par jour et comptons tout compris 1/4 d’heure, cela représente 3h45. pendant ce temps là, le travail aux champs n’avance pas ! Je pense que Côme s’est aperçu qu’avec cette activité, il ne pourrait pas payer la dîme, sans compter la fatigue supplémentaire. C’est une décision de gestionnaire. Merci pour ton commentaire, tu vas bientôt être la personne qui commente le plus ! Je vais lancer un défi.

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