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Au départ de l’histoire
L’homme s’évertue en vain sur son vélomoteur. L’engin refuse obstinément de démarrer. Vous allez me dire, c’est son problème, pourquoi nous parles-tu de cette personne ? Vous avez raison mais au lieu de tâcher de lancer sa mécanique sur un trottoir ou un parking, c’est au beau milieu de la route qu’il s’acharne sur sa mobylette. Il est juste derrière une ligne de stop et un haricot borde la chaussée à cet endroit si bien que je dois attendre son bon vouloir. Parce que je vous précise qu’il fait son bazar juste devant mon auto. Trois minutes, montre en main, que ce cirque dure. Je vais agir.
Première réaction possible :
Un premier coup de klaxon ne lui fait ni chaud ni froid, il m’ignore complètement. Plusieurs autres se succèdent sans apporter le moindre effet supplémentaire. La moutarde commence sérieusement à me monter au nez. Je sors de mon véhicule pour montrer ma détermination. Je réalise que c’est une sorte d’escalade, maintenant que je suis dehors, je dois assumer mon choix jusqu’au bout. C’est donc d’un pas décidé que je me porte à sa hauteur.
Je lui demande le plus aimablement possible de se pousser. Mon ton n’est pas exactement à la hauteur de mes intentions, il faut dire qu’il vraiment énervant. Ça y est, il consent à me prendre en considération. Il n’a pas du tout l’air de se rendre compte de son attitude irrespectueuse et il répond à peine à mes remarques qui commencent à devenir plus appuyée. Il me regarde bêtement et me prie d’ôter mes lunettes. Je suis surpris par cette demande mais enfin il me remarque. A peine les ai-je enlevée, qu’il me gratifie d’un bourre-pif qui me sonne complètement. Je me retrouve le derrière sur le haricot. C’est ce moment que choisi son moteur pour se lancer. Il démarre sans se soucier de moi le moindre du monde et disparaît.
Deuxième réaction possible
Ma série de coups de klaxon n’apporte rien comme réaction. Je m’éjecte de mon siège pour me propulser jusqu’à lui. Je me rends compte à ce moment-là qu’il est drôlement balèze. J’ai peut-être été un peu optimiste dans ma réaction. Lui-même remarque notre différence de gabarit, cela lui donne une assurance qui m’irrite encore plus. Je fais immédiatement mien l’adage qui nous dit que la meilleure des défenses c’est l’attaque et hop un coup de boule bien ajusté sur le menton, il se retrouve sur le trottoir les quatre fers en l’air. Son tas de ferraille le rejoint et je poursuis ma route avec la satisfaction du devoir accompli. (Pourquoi tant de violence ?)
Troisième réaction possible Intervention d’Angélique
Je commence à prendre mon mal en patience, il finira bien par se casser. Angélique, elle, n’est pas aussi résignée que moi. Elle bondi de l’auto pour se rapprocher de la brute. Je la supplie de ne pas faire d’histoires. Elle me dit qu’il n’y a pas de problème mais que si l’homme se comporte de cette façon si curieuse, c’est qu’il est possédé. La preuve arrive dans la foulée lorsqu’elle se met à scander des incantations pour libérer l’homme du démon qui l’habite. Ce dernier tente en vain de la saisir. Elle est la reine de l’esquive et ses années d’entraînement aux arts martiaux lui permettent de garder une confiance en elle inébranlable.
Soudain le forcené paraît complètement désorienté et devient doux comme la moumoute de la capuche de mon épouse. Elle lui parle maintenant à l’oreille. Il acquiesce et prend le vélomoteur pour le ranger sur le côté afin de nous laisser passer. Cette Angélique est pleine de ressources, on se sent en sécurité avec elle.
Quatrième réaction possible Je passe par-dessus le haricot
Cette situation devient franchement agaçante. Si je sors du véhicule, la violence risque de l’emporter et j’en ai horreur. Je pousse un bouton à l’intérieur de l’habitacle de mon véhicule qui possède quatre roues motrices. J’ai bien fait d’investir dans ce modèle qui offre cette possibilité. Le haricot devient un obstacle ridicule que je franchis sans encombre. Je poursuis ma route non sans jeter un coup d’œil dans mon rétroviseur. Cet homme qui s’échine à vouloir démarrer son tas de boue me fait sourire.
Cinquième réaction possible Je l’aide à démarrer sa mobylette
Bon, il va falloir que je passe à l’action, il s’y prend comme un manche. Je me plante devant lui et lui fais signe d’arrêter de s’escrimer de cette façon. Il me regarde d’un air ahuri. Il n’y a pas l’air d’avoir la lumière à tous les étages. Je le pousse et prend sa place. A peine un tour complet de pédales et le moteur s’anime. Quand on a la technique, lancer un moteur n’est pas un souci. Il y a cinq ans à peine, j’étais encore le vice-champion du département en course de vélomoteurs sur-vitaminés. La mécanique de ces engins n’a aucun secret pour moi. J’en profite pour lui apprendre comment on démarre sans peine. Un grand merci plus tard et il s’écarte avec un salut amical.
La dernière est la plus correcte mais la plus drôle est l intervention d’angeliqje 😄
Je te remercie Roxane pour tes commentaires qui m’encourage à continuer. Je reconnais que moi aussi j’ai un faible pour Angélique. Je crois qu’elle aura bientôt d’autres aventures.