Ne laissons pas les vieilles dames enfermées

Citroen B 12 Torpedo 1926
Ne laissons pas les vieilles dames enfermées

Au secours je suis enfermée

Cela fait des années que je suis enfermée. Je prends la poussière et pire que tout, je m’ennuie. J’ai bien le droit de temps en temps à une petite sortie, mais toujours surveillée. Je suis une Citroën torpédo 5cv de 1925 jaune. Je suis garée actuellement dans un musée avec plein d’autres véhicules ; Ils n’ont aucune conversation. Je m’ennuie. J’aimerai par-dessus tout découvrir ce qui se passe dehors, il m’arrive d’entendre quelques bruits mais sans savoir d’où ils viennent. Pourquoi me laissent-ils ici à rien faire ? Je suis une vraie bombe si on me laisse filer, je flirte avec le 72 km/h.

Enfin on s’occupe de moi

 Aujourd’hui si j’ai bien calculé, c’est mon tour pour la révision. Deux fois par an, mes copines et moi avons le droit à un bichonnage. On vérifie toute notre mécanique afin de nous présenter au mieux de notre forme. Je suis dans l’atelier depuis le matin, mon mécanicien préféré m’a mis vingt litres d’essence et lancé mon moteur. Il le regarde tourner et ajuste des détails. Au bout d’un moment, je me retrouve seule toujours pétaradante.

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A moi la liberté.

Je décide d’avancer un peu pour voir plus loin. Surprise une porte du garage est ouverte vers l’extérieur. Je profite de l’aubaine et file dehors, abandonnant ma geôle. Ouah ! J’arrive sur une route bien lisse, c’est parfait pour mes vieilles roues. Je m’insinue dans le trafic. Je suis aux anges. Elles ont toutes des allures bizarres. Leur chauffeur est complètement enfermé, il doit étouffer au bout d’un moment. Ils sont tous drôlement nerveux, je me fais doubler de tous les côtés. Ils ont de la chance, mon moteur n’est pas vraiment chaud.

Moi qui voulais que ça bouge, je suis servie.

Je suis un peu étourdie par ces autres véhicules qui filent. Notamment certains ont sur leur toit une étiquette « taxi ». Non seulement ils me rasent, mais au passage ils me jettent des dédaigneux « A la ferraille, vieux tacot » « Bouge-toi de là espèce d’escargot » Ce n’est pas très gentil. Soudain, tout le monde s’arrête sans vraiment d’explication. Me voilà bloquée. Et puis, à la suite d’un signal mystérieux on repart. Plusieurs fois le même manège recommence jusqu’à ce que je repère une lumière rouge sur un poteau qui semble les effrayer.

Je ne comprends plus rien autour de moi.

Quelle bande de froussards ! Je n’ai pas du tout peur de cet œil rouge. Justement, en voilà un qui s’allume juste devant moi. Pour leur montrer mon courage, je passe. Aïe, aïe, aïe c’est l’apocalypse. Çà déboule dans tous les sens. Plusieurs autres voitures freinent brutalement et manquent de me tamponner. Les « taxi » m’insultent, l’hostilité autour de moi est énorme.

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Je préfère encore la tranquillité d’une retraitée

Je ne sais pas comment j’ai fait, mais j’arrive devant le garage que j’ai quitté. Aussitôt, je me réfugie à l’intérieur. Enfin un peu de paix, après toute cette agitation. Je reprends ma place. Mon mécanicien est étonné de voir que j’ai changé de sens. Sans plus se poser de questions, il me remet sur ma place d’exposition. Après tout, je n’y suis pas si mal, même enfermée. Le monde s’est tellement accéléré, ce n’est plus de mon âge.

Ami lecteur, trouves-tu toi aussi que le monde s’est tellement accéléré qu’on à tendance à perdre nos repères ? Donne-moi ton avis dans les commentaires

Et je t’encourage à partager cette histoire pour en faire profiter tes amis.

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2 Commentaires on "Ne laissons pas les vieilles dames enfermées"

  1. Belle histoire pleine de métaphores sur le changement et l évolution.

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