Le téléphone portable du grand patron

Le portable des années quatre-vingt-dix
Les téléphones portables évoluent

Un problème pour le retour des vacances

Je viens d’apprendre que l’avion va avoir du retard. Son atterrissage est prévu vers minuit et demie à l’aéroport d’Orly. Le souci c’est qu’avec un autre couple, nous devons reprendre une voiture de location. Il est bien précisé que le bureau de notre compagnie ferme à minuit. Ce n’est pas très amusant de penser que nous devrons attendre jusqu’au lendemain pour pouvoir regagner notre Normandie. Cela fait une semaine complète de vacances que nous passons à Djerba, dans le cadre d’un voyage gagné au sein de mon entreprise. Un challenge qui nous permet, mon épouse et moi, de mettre pour la première fois de notre vie, le pied sur le continent africain.

Les pratiques de déplacement dans les grands groupes

Je travaille pour une grande entreprise à dimension internationale. La partie française comporte plus de mille personnes. La moitié du comité directeur de l’entreprise est présent. L’autre moitié doit rester en France. La raison est que si l’avion qui nous transporte est victime d’un crash, il restera des dirigeants en vie pour poursuivre le commerce, ça fait un peu peur comme explication. Heureusement pour ces derniers, il y a plusieurs voyages de ce type organisés tous les ans. Ils se rattraperont au prochain, eux n’ont pas besoin de gagner un challenge pour partir. Si bien qu’avec leur position, les opportunités de partir sont fréquentes.

La technologie du téléphone progresse sans arrêt

Nous sommes en 1996, les téléphones portables sont déjà très répandus. Cependant les coûts de fonctionnement sont assez élevés. Le forfait international n’est pas à la portée de tout le monde, surtout quand on voyage peu à l’étranger. Prendre une telle option est plutôt réservée aux habitués de l’international. Je suis détenteur depuis peu d’un téléphone qui n’est pas encore un smartphone. Lors de notre arrivée, à l’atterrissage, le commandant de bord en plus des nouvelles du temps et des températures locales, nous a informés que l’île était désormais équipée d’une antenne relais. Ce détail, à ce moment-là n’avait aucune importance, mais maintenant, avec notre petit souci de timing, je prends conscience que ça peut être utile.

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Il y a toujours des privilégiés

Le couple qui partage avec nous la voiture de location n’est pas plus équipé que nous concernant les télécommunications. Parmi les collègues de toute la France, après une enquête rapide, aucun ne peut nous secourir. Même au niveau des dirigeants de l’entreprise, nous nous apercevons que tous se lamentent que leur mobile ne fonctionne pas malgré les équipements. La validation pour Djerba est un peu compliquée. Il y a néanmoins une exception notable, c’est le PDG qui se pavane le téléphone à la main devant ses subordonnés. Il feint de s’étonner qu’il soit le seul connecté au réseau. Je pense qu’il a dû ruser ou verser un bakchich à un local pour bénéficier de ce service supplémentaire.

Il n’y a pas trente-six solutions

Il tient donc la solution entre ses mains. Je lui demande son téléphone, j’appelle le loueur de voiture pour le prévenir et le tour est joué. C’est la théorie, jusqu’à présent il ne l’a prêté à personne. Mon épouse trouve que c’est vraiment délicat de faire cette demande, c’est quand même le PDG. Personne dans notre groupe n’ose se lancer. Un directeur de région que je connais me déconseille même de tenter l’expérience, en tout cas lui ne fera rien. Je réfléchi et la solution m’apparaît. Le téléphone qu’il utilise est certainement payé par la boite. C’est donc un peu le mien. Il n’y a pas de raison que je ne puisse pas utiliser un outil qui m’appartient en partie.

C’est le premier pas qui coûte

                C’est donc d’un pas décidé que je me dirige vers notre planche de salut. L’homme est très avenant, surtout en vacances sous le soleil. Je lui expose donc la situation qu’il comprend parfaitement. La solution à mon problème est entre ses mains mais il met un peu plus de temps à l’intégrer.

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– Vous avez besoin de mon téléphone ?

– Oui

– Quel numéro voulez-vous appeler ?

–  01 02 34 56 78 (dans la réalité ce n’est pas le numéro que je lui ai dit, il le compose aussitôt)

– Allo, bonjour la société de location Tartempion ? Ne quittez pas, on vous parle.

Il me tend alors SON téléphone et je peux tout à l’aise expliquer mon problème. Mon interlocutrice comprend mais me demande de rappeler une heure plus tard que sa responsable arrive.

Savoir oser, c’est avancer

                Je rends le précieux objet à son propriétaire et le remercie chaleureusement. Je lui indique cependant qu’il va devoir me le prêter à nouveau une heure plus tard. Il n’y a aucun problème, je vois  même qu’il est content d’avoir pu me rendre service. Le deuxième appel se passe de manière identique. Il compose le numéro pour moi et rempli son rôle de secrétaire particulier à merveille. Nous avons pu ainsi rentrer avec une auto sans avoir à passer une nuit à l’aéroport. Beaucoup de personnes n’entreprennent pas une action parce qu’elles pensent que ce n’est pas possible à cause d’une crainte qu’elles ont. L’inaction est donc plus confortable sur le moment. Seulement pour avancer et obtenir des choses, il faut savoir prendre quelques risques et aller de l’avant sans préjuger du résultat.

Ami lecteur, as-tu toi aussi été confronté à une situation délicate qui t’a obligé à sortir de ta zone de confort ? Raconte-moi dans les commentaires ou n’hésites pas à me faire des remarques.

N’hésite pas à partager cette histoire vraie si tu l’as aimée.

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1 Commentaire on "Le téléphone portable du grand patron"

  1. Bravo Didier pour avoir osé, cela ne m’étonne pas de ta part.
    Comme me on dit, qui ne tente rien…

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